Pas de rivières, pas de péniches sur le parcours. Cherché sur la carte IGN : aucun massif ni hameaux ou fermes ne porte ce nom. Internet est muet. Chaque cyclo dit la sienne… Résultat : le nom de ce tour reste une énigme pour tous les cyclistes du cru qui, pourtant, en connaissent l’itinéraire par cœur… Pour avoir, maintes fois, «bataillé» sur ces routes ! Et si c’était cela, la véritable étymologie de ce nom ?
Samedi 5 mars, par une fraîche et belle matinée, un imposant peloton se forme à St MENET. J’ai entendu le chiffre de 38, Denis nous en dira plus, mais le «train bleu» possède un nombre impressionnant de wagons, ce matin !
A Gémenos, le peloton accueille ses deux dernières recrues et file bon train dans le froid défilé du Col de l’Ange puis vers la «glacière» de Cuges. Cette fois, le soleil nous honore de sa douce présence, sur la terrasse, et nous n’aurons pas froid pour apprécier le café, gentiment offert par Michel qui arrose son COLNAGO flambant neuf.
En haut du camp, tout frimas s’est écarté de notre chemin qui ne sera plus que royal, à présent. Ici, d’aucuns choisissent des voies différentes mais un peloton encore copieux roule, à travers les bois du Plateau du CAMP, vers SIGNES qui sourit de tous ses amandiers en fleurs, entre MOURRE D’AGNIS et Massif du SIOU-BLANC.
Nous laissons le GAPEAU courir vers la mer à travers sa si verte vallée et gravissons, sous d’agréables forêts de chênes, une côte, «deux chevrons Michelin», qui, pourtant, ne verra guère nos échines se courber ! Après une verte descente, rendue quelque peu délicate par une chaussée humide, le bon village de Méounes nous fait fête, avec son eau merveilleuse et ses boulangeries à faire craquer plus d’un gourmand ! Las, il est trop tôt pour déjeuner et une petite côte nous dépose sur un plateau ensoleillé, entre le MOURRE d’AGNIS et la montagne boisée de la LOUBE, reconnaissable, même de loin, avec sa forme bosselée et ses antennes.
A cette allure si vive, le clocher de la ROQUEBRUSSANE, au pied de la LOUBE, ne se fait guère attendre. Onze heures : il ne reste qu’une douzaine de kilomètres à parcourir pour rallier TOURVES, ses commerces et ses bistrots ! Les cyclos devraient être à table de bonne heure mais, à partir de maintenant, je ne peux plus relater leur aventure car c’est ici, à la ROQUEBRUSSANE, que les «sauvages» vont frapper !
En effet, Claude et moi, peu attirés par la circulation par trop importante à partir de TOURVES, avons opté pour un retour par MAZAUGUES… Et la Ste BAUME ! A jeudi, pour les retraités, à plus tard, pour les autres et bonne route, à tous !
Ce n’est pas un coup de tête qui aurait pu survenir dans un virage mais une affaire préméditée, Claude ayant enfourché sa bicyclette de balades, tout autant truffée de victuailles que ma randonneuse !
22,5 km/h de moyenne au compteur : mazette, le «train bleu» n’a plus rien à voir avec les wagons-lits ! Après une petite halte au bord de l’Issole, nous nous laissons séduire par les abords très boisés de cette petite route très tranquille, qui nous obligera à quelques efforts pour atteindre un petit col, sans nom, au-dessus du beau village de MAZAUGUES, au bout de la Ste BAUME, qui a consacré un musée aux fameuses Glacières.
Peu après le village, nous tirons tout droit, vers les bois de la Ste BAUME qui ne vont pas tarder à nous charmer et nous voir souquer ferme, cette longue montée comportant deux portions assez pentues ! Au fur et à mesure de la montée, nous nous régalons de ces forêts, de ce petit cours d’eau qui serpente sur des dalles calcaires, et des vues sur la neige, au lointain, malgré la brume. La veste tombe, en pleine montée : j’ai chaud ! Il faut dire qu’un petit braquet permet cette fantaisie : s’arrêter en pleine côte !
Midi, juste dépassé : au niveau d’un petit pont de pierre, et du chemin de terre menant à la glacière PIVAUT, l’une des plus connues, nous nous dénichons un salle à manger de rêve : quelques rochers pour appuyer nos vieux dos, au soleil, juste au-dessus du torrent qui s’offre plusieurs cascades pour écouler vers le val l’eau des collines, et les Alpes, face à nous… Sans oublier quelques chênes verts, pour ranger nos vélos ! «Il y a plus malheureux», pensons-nous !
Malgré le soleil, la fraîcheur nous interdit un arrêt trop long mais la deuxième «rampe» va bien vite nous réchauffer. Après la route de ROUGIERS, le bitume s’assagit et nous pouvons contempler la masse claire du BAU des GLACIERES, le sommet le plus oriental de la chaîne, reconnaissable à sa croix.
Dès lors, nous entrons dans nos univers familiers… Dont nous ne nous lasserons jamais, surtout sous ce beau soleil et cette température agréable, ni chaude, ni froide. Dans la montée de l’Espigoulier, nous ne verrons même pas la Ste Victoire, tant la brume est épaisse ! Quand bien même, c’est toujours un plaisir de contempler le paysage du haut de ce col tant aimé avant de nous laisser doucement glisser jusqu’à nos pénates… Enfin, après Gémenos, il nous faudra pédaler un peu, surtout contre un petit mistral !
La distance parcourue est quasiment similaire à celle du Tour des Batelières, le dénivelé sûrement plus important… Quant au plaisir, il aura été incommensurable ! Plaisir de rouler et de vivre de bons moments ensemble, dans la première partie de cette nouvelle aventure, et des plaisirs plus sauvages, dans la deuxième. En conclusion, nous pouvons dire que nous avons fait le Tour de La Ste BAUME, en la serrant au plus près sur les routes goudronnées, à défaut d’avoir fait celui des Batelières !
Batelières SORTIE CLUB 06/03/2010 : LE TOUR DES BATELIERES Le tour des Batelières