J’ai toujours entendu dire, sans pour autant en connaître l’origine, que le mois de mars était le mois des fous.
Et bien il n’aura pas fallu longtemps à notre ami Jacquot pour entériner ce vieil adage en proposant en ce premier jeudi de mars un pari insensé, à savoir une sortie en tandem, manière de dépoussiérer un vieux cyclo qui depuis 7 mois AVait Cessé de pédaler.
En acceptant cette offre attentionnée, remplie d’estime, j’eu après coup l’impression d’être devenu un peu fou, comme le lièvre de Mars, personnage du conte de Lewis Carroll dans « Alice aux pays des merveilles »
A l’image de l’héroïne, les sentiments de curiosité, d’émerveillement mais … d’inquiétude ont perturbé inconsciemment mes états d’âmes durant 3 jours. Cependant, le choix étant fait, je ne pouvais me résoudre à revenir sur ma décision.
Puis vint le grand jour, le minibus, escorté par Nadine et Louis J. d’une allure soutenue arriva à l’heure prévue au bas de l’avenue Elléon.
De mon côté, en revanche, ça allait moins vite, car l’appréhension ajoutée à mon équilibre précaire m’avait rendu aussi stable qu’une feuille de peuplier ballottée par un redoutable vent d’autan.
Les problèmes d’intendance réglés, il ne me restait plus qu’a enfourcher la place rouge, qui était vide, à l’arrière de ce bel étalon blanc, dont le joli prénom du guide était Jacquot.
A l’heure prévue, la photo de départ fut immortalisée par Nadine devant le Bar de l’horloge.
Tout en passant devant le lieu de travail de Jacques, l’appui de ma guibole un peu folle et encore imprécise sur la pédale shimano provoquait un léger ballant à l’arrière du convoi, qui n’avait rien de rassurant pour le pilote. Mais les conseils avérés de ce dernier furent efficaces pour nous permettre rejoindre, sans problèmes, le QG prévu exceptionnellement à St Menet pour la circonstance.
La réception par le Comité d’accueil sur le parking a été sensationnelle, et chaque parole et accolade adressées individuellement par les cyclos présents m’ont réellement bouleversé. Ce plaisir venant s’ajouter, bien entendu, à tous les mails d’encouragement qui m’avaient été adressés précédemment par les copains absents pour l’événement.
N’étant pas venus pour faire les courses dans le « Discount » local mais bien pour pédaler, comme vous pouvez l’apercevoir sur la vidéo sympa réalisée par notre président Thierry*, c’est le tandem qui a eu le « PRIVILEGE » (pub gratuite) d’ouvrir le cortège bleu et blanc en direction d’Aubagne.
Tout à l’écoute de Jacques, mon fidèle labrador, j’exécutais, à l’aveugle, ses judicieux conseils pour conserver une ligne de conduite synchro et homogène. Au fil des kilomètres, des sensations de joie et de quiétude gagnaient mon être, dans le calme de cette campagne aubagnaise, dont seul le discret cliquetis des changements de vitesses du tandem semblait troubler le silence
Notre entrée dans la banlieue zacharienne coïncidait pile-poil avec l’heure de la pause méridienne.
Ne me sentant pas suffisamment costaud pour attaquer les virages de la Sambuc en direction de Nans, une partie du groupe a décidé, pour protéger ma modeste condition physique, de se restaurer à Moulin de Redon où une terrasse accueillante nous tendait les bras des fauteuils.
Dès la descente de ma monture, ma sobriété légendaire n’a pu résister face au désir appuyé de mes deux acolytes de la classe, pour partager avec eux une autre descente, l’apéro des retrouvailles. Mais comment aurais-je pu refuser un classico demandé avec autant de gentillesse !!!
Les préliminaires terminés, le taulier, au demeurant très sympa, nous a proposé au menu une excellente daube pâtes bien appétissante, mais de revivre à nouveau autour des copains ces moments solennels remplis d’émotions dans le regard, d’échanges et d’écoute, était pour moi d’un bien meilleur goût.
Par ailleurs, malgré mes quelques mois d’absence, pour mon plus grand plaisir, j’ai bien noté que les habitudes et les traditions étaient toujours bien respectées dans la section. A savoir que, dans le brouhaha régnant autour de la table et les décibels dépassant le seuil de tolérance, il était impossible pour le pauvre patron de savoir qui prenait quoi comme dessert.
Café et addition réglés, j’indiquais à Jacquot qu’après ce bon repas, la charge supplémentaire allait certainement se faire sentir à l’arrière du minibus !!! Confiant le pilote m’a rétorqué : no soucy, ça descend tout le long.
Donc, bien calé derrière mon automédon, c’est plein GAZ, le NEZ dans le guidon, que nous sommes descendus à fond les manettes en direction de Saint Menet, content pour ma part que le cuistot n’ait pas mis au menu de ce jeudi son délicieux CASSOULET !!!!!
Ainsi prenait fin une sortie amicale, au demeurant toute simple, qui a permis à un être de revivre des sensations indescriptibles auprès de ses copains tout en retrouvant la confiance qu’il avait perdue.
Un grand Merci à tous les acteurs cyclos pour cette magnifique aventure humaine remplie d’émotions, et à Jacques pour le concept et sa parfaite mise en scène.
J’ai déjà hâte de vous retrouver à nouveau car les plus beaux rêves sont bien ceux que l’on fait éveillés.
A bientôt les ami(e)s