Aujourd’hui, samedi 16 juin, notre programme est à géométrie, si j’ose dire, variable car il nous propose le fameux Triangle Provençal, vieille épreuve de l’ami pierre FLECHER que je salue ici, dont le départ est laissé au choix : Bougainville ou Cadolive, retrouvailles au café, à Calas.
A Cadolive, l’heure matinale (7 H) invite Noël, Jean-Pierre Bo., – Jacques S., Thierry P. et Fred à profiter un peu d’une fraîcheur qui ne durera guère !
Au même instant, Denis, Olivier, Thierry A., Anne et Jipi se mêlent au peloton de la balade à la matinée qui doit accompagner nos «chevaliers au long cours» jusqu’à Rognes. Eux aussi apprécieront d’autant plus la fraîcheur de l’instant qu’ils savent bien qu’il sera bien court ! Une vingtaine de cyclos s’attablent à Calas avant de rouler, plein nord, sur un itinéraire pour une fois non venté.
Après la bosse de Calas, le peloton regroupé savourera les délicieux ombrages de la route de Rognes, joli village provençal qui marque la séparation du groupe. 10 candidats à la «longue distance» se lancent dans la chouette descente menant au bassin St Christol, propriété de l’EDF.
La Durance franchie, une longue ligne droite nous dépose au pied de cet autre joli village de Cadenet, échelonné sur une pente assez raide que nous devons gravir en son sein.
Lourmarin sent bon le Luberon avec son château et ses belles ruelles puis Jipi se fera larguer en prenant une photo des premières falaises qui bordent le torrent dont les eaux toujours foncées lui ont donné le nom (Aiguebrun)… Enfin, il se régalera quand même dans ce magnifique défilé rocheux avant d’attaquer les trois ou quatre kilomètres de montée, assez soutenus, du Col du Pointu (499 m), où il parvient quasiment en même temps que les derniers de la troupe…
Le parcours du Triangle a un peu changé par rapport à l’original et l’on ne descend plus jusqu’à Apt, profitant d’une superbe route en crête, boisée et quelque peu accidentée, d’où l’on jouit d’extraordinaires vues sur les lavandes, parfois sauvages, qui commencent à fleurir, la couronne blanche du Ventoux, les verdoyants Monts du Vaucluse ainsi que la longue chaîne boisée du Grand Luberon qui culmine au Mourre Nègre (1 125 m).
Anne décide de rebrousser chemin peu avant Auribeau, laissant ses neufs camarades continuer leur chevauchée en crête jusqu’au pittoresque village d’Auribeau, dont les vieilles pierres serrées confèrent une fraîche atmosphère à l’intérieur, notamment autour de la fontaine qui distille une eau bien fraîche, ô combien bienfaitrice sous la canicule du jour !
Des panneaux destinés aux cyclistes nous feront éviter le charroi de la nationale. Lors d’une hésitation a un carrefour, Jean-Pierre – pas moi ! – s’offre une artistique chute au ralenti, sans gravité mais qui nous a tout de même fait un peu peur car l’on a entendu son casque heurter un obstacle.
Toujours largué, Jipi arrive seul à Céreste, lieu de restauration choisi, complètement affamé. Comme il ne connaît par le bar «officiel» ni la façon dont on opère ici, il pète un peu les plombs, engueulant tout cyclo bleu et blanc s’offrant à sa portée… Toutes mes excuses, camarades !
Tous à l’ombre, tant les charbons ardents sévissent, nous apprécieront sandwiches, convivialité et bon accueil du patron.
Vers 13H30, le peloton s’ébroue et, après 7 kilomètres de nationale, nous bravons la deuxième grosse difficulté du jour, le Col de Montfuron (649 mètres, point culminant du Triangle). Si le pourcentage n’est jamais colossal, la monté à travers les blés jaunis nous chauffe fortement. Au sommet, nous nous régalons de ce dernier franchissement du Grand Luberon avant de nous laisser glisser jusqu’à Manosque. Maintenant, l’itinéraire est bien encré dans la tête des anciens et nous ne commettons aucune erreur.
Une fois la Durance franchie, je me retrouve exactement sur le parcours de mon «Classico» Mison – Marseille et la chasse à la canette va nous occuper tout l’après-midi. Heureusement, le frais village de Vinon nous offre ombre et fontaine avant d’avaler une rude bosse avant Ginasservis. Après une courte descente, la longue plaine menant à Rians nous plonge dans une monotonie certaine… Ne nous plaignons pas, il n’y a pas de vent. Nous contemplons de l’extérieur le fier village de Rians, regroupé autour de son imposante église, avant de souquer ferme sur la grande route, un peu encombrée, puis de retrouver les jolies artères boisées du Puits de Rians. La descente des 17 Tournants nous dépose au café de Pourrières où la soif voit certains jouer les prolongations…
Je pars devant, ouvrant la route à Jean-Pierre qui connaît mal le secteur. Pour autant, cette suite est pour nous des plus classiques : Trets, Peynier, le Juillet et Auberge-Neuve. Au rond-point suivant, il reste 1 kilomètre assez montant à «ceux de Cadolive» et 1,5 km de montée douce à «ceux de Marseille» pour atteindre les Termes et les 20 kms de descente et faux plat descente qui les ramèneront «a casa».
En résumé, je pense que les 195 kms du Triangle de Cadolive et les 220 environ (centre à centre) de celui de Marseille sont d’une difficulté assez égale, la différence kilomètrique s’effectuant surtout en descente. Toutefois, le dénivelé des «puristes» demeure un peu plus élevé, Cadolive se situant à 275 m d’altitude ;
Pour ma part, j’ai été ravi de refaire cette belle randonnée que j’avais effectuée une fois, je crois en 1979, au Temps où c’était très organisé et où Pierre FLECHER nous distribuait des posters collés sur bois avec nos noms ! Ayant toujours géré mon effort, je suis rentré en pleine forme - 53 minutes des Termes à chez moi, quasiment un record mais il faut dire qu’une arrivée le samedi à 19H50 nous ôte des embouteillages traditionnels ! – et heureux d’avoir partagé cette belle journée de vélo avec mes camarades. A ce propos, je salue les nouvelles recrues de l’année qui, au nombre de 4, ont tenté et réussi cette belle aventure. La chaleur de juin me fait penser qu’il faudrait peut-être mieux mettre cette rando un peu plus tôt mais le calendrier est chargé et une longue distance doit quand même s’effectuer avec quelques bornes dans les guibolles !
Pour fini, mes chiffres : 223 kms, 21.5 de moyenne et 10H30… de selle brooks ! Un «220»… La dernière fois, c’était un Embrun – Marseille, effectué sous la pluie et quasiment sans entraînement ; arrivée au bercail aux alentours d’une heure du matin !