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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 20:40

21 et 22 Juin 2014      

 Sortie des archives de notre secrétaire JR il nous est proposé pour le solstice d’été et sur deux jours la randonnée au départ de Rustrel (84), l’ascension du Mont Ventoux depuis Sault et la montée de Lure depuis Valbelle par le Pas de la Graille avec étape à Montbrun les Bains (26). Notre président prit les affaires en main et mit sur pied ce weekend cycliste.

P1070179Aux différentes réunions mensuelles le nombre d’inscrits est différent, entre les entrants et les sortants pour finir à dix plus deux accompagnatrices que nous ne remercierons jamais assez pour le port des bagages. Rendez-vous est fixé à 7h30 à Rustrel au cœur du Colorado provençal et s’il n’est pas trop éloigné de Marseille il n’en faut pas moins de presque deux heures pour parcourir la distance. Aucune difficulté pour stationner nos nombreux véhicules car de multiples parcs de stationnement sont à notre disposition. Notre peloton s’étoffe de 50% avec la venue de cinq collègues venus se mesurer uniquement au Ventoux.

La journée s’annonce agréable, peu de vent, ciel clair. Aurons-nous chaud dans le Vaucluse ? Le petit déjeuner est pris en terrasse et nous mettons en route vers huit heures. Les plus pressés sont déjà bien devant. A travers champs d’oliviers, de vignes, de lavande et de blés bien blonds, nous cheminons à une allure cyclotouriste en profitant des paysages. St Saturnin, Javon, St Jean de Sault où nous remplissons nos bidons à la belle source face à une aussi belle chapelle. Au café, Bernard nous annonça que ce jour une grande manifestation cyclotouriste était prévue sur le mont chauve. Il avait bien lu car il s’agit de la Cannibale parrainée par Mr Eddy Merckx, une concentration d’environ trois milliers de Flamands. Arrivés à Sault où se tient un point ravitaillement et contrôle, les vélos foisonnent et de toutes sortes ainsi qu’une multitude de maillots multicolores. Nous continuons notre route car pas moins de 26 km d’ascension nous attendent. Le peloton s’est reformé et chacun va y aller à son train, rapide ou de sénateur. Nous croisons, nous doublons, nous nous faisons doubler par des centaines de cyclistes et de nombreuses féminines. Depuis notre dernier passage ils ont refait la route, c’est un billard, magnifique. A travers bois nous montons facilement. Je reste en compagnie de Thierry, Michel G et René.  Un petit mot d’encouragement aux Belges que nous doublons car ils n’ont pas tous le profil d’Eddy mais ils ont le courage de participer à cette manifestation. Sans empressement, nous approchons du Chalet Reynard où comme en 2013 nous pourrions faire un arrêt buvette mais c’était sans compter sur cet  envahissement belge. Les spectateurs sont derrière les barrières pour encourager, leur appareil photo ou iphone en main pour immortaliser le passage ; Thierry aurait bien aimé remplir son bidon mais la fontaine est fermée, pas idiot le bistrotier. Prendre une boisson au bar nous prendrait trop de temps car ceux qui nous devancent doivent être au P1070164sommet. Nous décidons de continuer mais quelques hectomètres plus haut la fontaine de La Grave coule, l’arrêt est tout trouvé pour se requinquer et nous ne sommes pas seuls à ce point d’eau. Maintenant, la pente est bien plus raide, les six derniers kilomètres nous font mettre le braquet tout à gauche et user du triple plateau pour ceux qui en ont, n’est-ce pas Michel ? Michel notre toubib qui souffre et se plaint d’un point au côté n’est pas au mieux de sa forme. La stèle à la mémoire de Tom Simpson est prise d’assaut, les photographes sont en action. Je m’arrête légèrement plus haut devant la stèle à la mémoire de Pierre Kraemer dit le « Gaulois », un simple cyclotouriste décédé dans la neige en Avril 83 en se rendant à un Pâques en Provence. Evidemment moins fréquentée et moins photographiée ce jour par ces nombreux cyclistes. Il y a même une troisième stèle pour honorer tous les Belges qui gravissent ce sommet mythique. A l’approche du sommet, il faut redoubler de prudence car de nombreux piétons descendent, des cyclistes perclus de crampes poussent leur monture, d’autres descendent à vive allure. Prudence, prudence. A de multiples reprises, nous avons été photographiés. Si au même instant se produisent un crime, un adultère, un détournement de fonds, nous ne pourrons être inquiétés car notre bobine apparaîtra sur les pentes bien ensoleillées du Ventoux.  Grand virage à droite et nous voilà au pied de la grande antenne rouge et blanche, que tout le monde connaît pour l’avoir vue de près ou de loin et sur de nombreuses photos. Il est difficile de se frayer un chemin tellement cette petite place est encombrée de cyclistes, de piétons, de marchands ambulants etc…etc… Il ne fait même pas froid et il n’y a pas de vent, c’est si rare et il faut le souligner. Notre président qui est en reprise vélo après sa maladie ferme la marche. Une boisson, la photo sous le panneau qui indique Ventoux 1912 où les places sont chères, et il faut penser à continuer notre cheminement jusqu’à Malaucène où nous pourrons certainement déjeuner. Tout travail méritant salaire, tout effort demande des calories. Alors quoi de mieux qu’une bonne table, n’est-ce pas ? Nos cinq gaillards qui n’ont au programme que le « Ventoux », un gros morceau tout de même, descendent au Chalet Reynard pour déjeuner d’un « hamburger », une première pour Bernard mais quand on a faim, faute de grives on mange des merles. Au fait, une anecdote, vraie ou fausse : Bernard avait un sac à dos, non pas pour mettre quelque substance régénératrice mais plutôt des chaussures de marche, tennis, basket au cas où il aurait dû faire un peu de marche à pied pour finir l’ascension. Bernard, celui qui dit ça est un farceur, n’est-ce pas ?

Tant que j’y pense pour ma « pomme » 2h02’ pour cette montée de 26 km sans être dans le rouge et rien à voir avec le côté Bédoin. Descente express vers Malaucène qui vu les pourcentages affichés et ma vitesse au compteur (75 km/h) me semble difficile d’autant plus que la forêt n’est pas aussi dense et qu’à certaines heures il doit y faire bien chaud. D’ailleurs certains cyclos remontent et semblent à la peine. Le but de « La Cannibale » (surnom d’Eddy Merckx pour vouloir tout gagner même la plus petite des courses) est de faire le plus d’ascension possible, les trois si vos forces le permettent. Nous voici donc arrivés à Malaucène. Les terrasses sont bondées surtout de cyclistes qui se restaurent. Thierry doit avoir une grosse faim car il s’impatiente et puis il nous faut trouver dix places ! Stop ! Voici ce qu’il nous faut, restauration rapide, c’est inscrit sur le panneau racoleur. La patronne nous installe et en attendant le service un passage au contrôle niveau s’impose, le bar où la T° est bien plus fraiche que sous les parasols. Ah que cet anis (pas de pub) bien frais et mérité avec deux glaçons est agréable à déguster. Le service est assez rapide donc pub non mensongère, nous prendrons une glace et le café avant de poursuivre notre route. Quelle heure est-il ? Bien 15h et 60 bornes à parcourir. Ma proposition de couper en évitant le passage à Vaison la Romaine est rejetée. Allons voir le pont sous lequel coule l’Ouvèze dont la crue de Septembre 92 fit 37 victimes et des dégâts considérables. Revoyez-vous ces images ? Ces caravanes emportées par les flots et coincées sous l’arche ? Triste épisode pour cette ville encore meurtrie. Le temps presse, nous ne visitons pas la ville gallo-romaine, une autre fois et pas à vélo. Pas le temps, et oui ce temps qui défile trop vite.

P1070194Personne du groupe ne possède de carte routière. Pas de Michel Ga, pas de Jipi. Je comptais sur Jean Y. Il n’a même pas fait une copie. Donc trouver Puymeras  n’est pas une simple affaire. J Pierre Bo se renseigne et file après renseignement dans la bonne direction mais oublie que dans certains carrefours ou giratoires il vaut mieux assurer et savoir si nous sommes tous dans sa roue. Un peu étourdi je me perds avec Franck (vélo allongé). Appels téléphone pour secours, demande à des gens du pays, retour sur nos pas, nos roues devrais-je dire et j’opte pour direction Mollans/Ouvèze. Pour nous plus de cols, Fontaube ou Aires que certains maudiront car ils en ont plein les jambes de grimper, mis sur le bon chemin par un cyclo du coin nous optons pour les gorges du Toulourenc. Et qui voyons-nous arriver en sens inverse, Thierry et J louis. Oh les déserteurs. Ils shuntent les cols. Ont-ils gagné au change car ces gorges grimpent également et le soleil cogne fort. Les mollets de Thierry rosissent mais la crème solaire est là. Ouf, sauvé.  Si tu lèves la tête tu vois le sommet très loin ou bien tu te réconfortes en surveillant les poteaux téléphoniques, une astuce de Max. En principe ils passent au sommet mais pas cette fois-ci mon cher Max, cette fois-ci il fallait surveiller les poteaux électriques. C’est magnifique, je prends du plaisir, le Toulourenc coule tout au fond, on voit de nombreuses cultures, une petite route qui serpente. J’admire, c’est tout ce que permet un déplacement à vélo. Enfin un village, une fontaine, un banc à l’ombre. St Léger du Ventoux je crois. On s’asperge, un bain de pieds pour JLouis, un bidon d’eau, une demande de bar à une dame et la guinguette nous est indiquée. Une pause s’impose avant de rejoindre Montbrun les Bains. On se conte les erreurs de parcours, le changement d’itinéraire mais je félicite Thierry pour avoir fait un si long et si difficile parcours avec si peu d’entrainement. Je pense qu’il fait tout ça au moral car physiquement c’est juste. Maintenant, on va se laisser glisser vers Montbrun, façon de parler car c’est une légère pente à 1%. Voici le carrefour, Brantes sur notre gauche, Savoillan à droite. C’est tout plat pour arriver au pied de Montbrun. Voici Sylvie qui est à notre recherche ou plutôt de Thierry. Comme pour atteindre le gîte une bosse à 10% sur deux km nous est proposée, Thierry et JLouïs ne se font pas prier pour monter dans la voiture. Le gîte se trouve loin de la ville. En ce jour d’été et de la fête de la musique nous ne serons pas dérangés par les fausses notes des musiciens amateurs, un bon point.

Tout le groupe est bien rentré au port sans aucun incident et fiers d’avoir pu faire une si belle étape avec pour premier objectif la montée du Mont Ventoux où nous n’étions pas seuls et de voir la souffrance de certains, celle-ci soulage la vôtre, d’avoir pu ajouter pour certains, les cols de Fontaube et Aires sans oublier d’autres bosses non décrites sur la feuille de route. Si nous prenons le temps (montre), si le temps (météo) le permet dans une journée nous pouvons accomplir de belles choses ce qui fut le cas ce 21/6/14, le jour le plus long.

Maintenant fêtons cette agréable journée. Béatrice nous offre pour son anniversaire l’apéritif. Retour dans notre jeunesse en rejoignant notre chambrée, neuf dans des lits superposés sur une petite surface, Thierry et sa famille bénéficiant d’une chambre à part. Tout se passera bien. Le repas est correct, assez copieux pour des cyclos ayant dépensé beaucoup de calories ; le vin rouge un peu décapant pour les tuyauteries un peu bouchées, le rosé bien supérieur. Pour nous pas de fête ce soir. Demain nous irons rendre visite à Lure. Du repos s’impose.

Samedi 21/6 : 142 km   2675 D+   7h32’  18,9 km/h

Malgré la promiscuité de la chambre la nuit fut calme. La symphonie des ronfleurs n’eut pas lieu à croire que certaines réputations sont surfaites. Un bon sommeil réparateur et après un passage aux toilettes et salle de bains commune il est temps de prendre un copieux petit déjeuner. Café, thé, lait, chocolat, chacun peut choisir à son goût avec évidemment beaucoup de tartines que nous pouvons beurrer à volonté. Il faut maintenant substituer la tenue civile pour celle de cycliste et se préparer mentalement pour une deuxième journée consécutive de vélo avec un gros morceau à passer, la montagne de Lure nommée par certains le petit Ventoux tant son sommet très pierreux est ressemblant. Il nous faut trouver un point de chute pour la pause méridienne et St Eitienne les Orgues est bien trop loin. Avec l’accord de Sylvie notre accompagnatrice, nous décidons de pique-niquer au sommet de Lure si le temps le permet ce qui a l’air d’être le cas du moins vu de Montbrun. Thierry fatigué par sa chevauchée de la veille ne roule pas et avec sa fille et son épouse ils sont mandatés pour les achats.

ventoux-lure14 1619Vers 8h nous quittons le gîte d’étape de La Villette pour nous regrouper au pied de Montbrun les Bains dominé par les vestiges de son château médiéval. Les thermes ont été remis aux normes et la cité retrouve toute sa notoriété d’antan. Après la traversée du village où se trouvent de nombreux commerces, nous attaquons la montée vers le col de Macuègne, une mise en jambes sympa car les pourcentages ne sont pas importants, 5 à 6%. Sur notre droite, de magnifiques paysages que nous prenons le temps d’admirer, nous passons Barret de Lioure avant d’atteindre le sommet. Regroupement, belle descente et nous nous dirigeons vers le col de La Pigière, bien plus court et peu difficile. Dans la plaine en suivant le Jabron (rivière), après avoir traversé les Omergues, St Vincent/Jabron et Noyers sur Jabron, nous tournons sur notre droite pour rejoindre au kilomètre 47 Valbelle, au pied de la montagne de Lure. Petite pause, plein au robinet des bidons et c’est parti pour 25 km d’ascension. On monte, on descend, un peu de plat dans une belle forêt, bon dieu que ça sent bon la campagne. Dans le Ventoux, nous pouvions nous distraire en contemplant les nombreux cyclistes, ici rien de tel, il n’y a pas âme qui vive, le calme le plus absolu. A mi pente, les plus costauds s’en vont, je suis en compagnie de Béa et J Marc qui n’ont jamais grimpé cette face. On ressent la fatigue de la veille, quelques muscles douloureux et surtout une sensation de brûlure aux pieds. Quelques bouts droits qui usent le moral, les bornes kilométriques installées ne défilent pas à vive allure et parfois le pourcentage annoncé vous scotche au goudron. La brume sur les Alpes nous empêche de les voir, nous atteignons enfin le Pas de la Graille à 3 km du sommet de Lure. Un arrêt est nécessaire pour soulager nos pieds. Cette pause fait du bien aux jambes et au moral. Ils ont décidé de nommer le sommet « Col du pas de la Graille », il ne nous reste plus qu’à y accéder ce qui sera fait dans quelques minutes. Le casse-croûte nous attend, Thierry et Sylvie sont au top : Jambon de pays, saucisson, pâté, vins rosé et rouge, côtes du Ventoux le bien nommé, un temps magnifique, ce ravitaillement est génial. Je crois que tous les participants apprécient cette bonne initiative. Le plus difficile est derrière nous, les deux massifs, Ventoux et Lure sont conquis. A grande vitesse, nous descendons vers St Etienne les orgues pour déguster un café et pour certains en récompense sucer une bonne glace. La température est plutôt suffocante par rapport aux 1750 m d’altitude au signal de Lure.

Il nous a fallu 2h02’ pour atteindre le sommet, autant que pour le Ventoux.

Colorado provençalIl nous reste 40 km pour regagner Rustrel. Il n’y a pas que des descentes, quelques faux plats montants, nous allons chasser la canette mais les villages sont haut perchés et nous sommes à leur pied, comme Banon ou Simiane. Un arrêt bistro s’impose ou après une « Heineken » réparatrice l’hôtelier nous remplit les bidons. Maintenant, nous pouvons rejoindre notre point de départ. Nous récupérons les bagages, une toilette sommaire au véhicule, nous n’avons pas encore les bus avec douche et pour clôturer ce weekend avec presque tout le groupe nous prenons un verre. Pour son premier périple sur deux jours, c’est Jean-Pierre Bo qui met la main à la poche car il est très heureux d’avoir pu accomplir cette belle randonnée sans être trop à la peine. Voilà, chacun va regagner son domicile avec encore deux bonnes heures de voiture. Comme la G/M (ex Gauthier-Moutin) est annulée suite à la blessure de Pierre, il ne nous reste plus que des sorties à la journée avant le critérium ASPTT à Mèze. A bientôt.

2ème Jour :   135 km     2300 D+    6h57’   19,4 km/h

Les 5 du Ventoux : B Delacour-G Motte- P Gendre-D Fanteria-M Guisset

Les 10 Ventoux-Lure : T Auriol- JL Jouve- R Grassi- JMarc Esclangon- JSola- Béatrice Roudière- J Pierre Bouquetot- Franck Pichon- J Yeghiazarian- D Berthomieu.

Accompagnatrices : Sylvie et Eva Auriol.

Les photos de Thierry

Cols de Fonbelle-Lure le même jour

 

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commentaires

D
<br /> Merci mon cher Max pour ton commentaire. C'est encourageant pour continuer à commenter ces randonnées qui peuvent inciter certains à se lancer dans ces longs parcours. Pour les "anciens"<br /> d'agréables souvenirs. On ne peut être et avoir été, il en est ainsi. A bientôt.<br />
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M
<br /> Bravo Denis pour cet article super bien fait:on s'y croirait.Celà donne envie à ceux qui n'ont pas fait cette rando de découvrir tous ces beaux sites et,se frotter à ces deux géants.Pour ceux qui<br /> connaissent,mais qui,hélas,sont atteints par la limite d'âge,tu nous fais remonter à la mémoire des images et des souvenirs lointains(larme à l'oeil!!).Continue tes reportages,tu as le talent<br /> littéraire qui nous enchante.Merci encore et à bientôt.Max.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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  • : La Roue Ensoleillée, le blog des cyclotouristes de l'ASPTT Marseille
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