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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 21:43

            Au fil des ans nous réussissons à maintenir cette parcelle d'aventure que constitue la semaine itinérante cyclo. Malgré la redoutable concurrence de la semaine en étoile, onze candidats se sont inscrits pour parcourir la Bourgogne.

En voici les grands traits.

bourgogne10 o2 

             METEO.

 

            Il fait grand beau temps le samedi 19 juin 2010 lorsque nous quittons Massilia, vers 5 h00 du matin, en direction de Fleurie, haut lieu du Beaujolais. Le gros diesel de la Renault 25 de Denis tourne rond ; derrière je peux étendre les jambes dans cette spacieuse berline.

 

Cependant une petite inquiétude nous gagne au fur et à mesure que nous remontons le couloir rhodanien. La couche nuageuse s'épaissit à l'horizon. La pluie a le bon goût d'attendre que nous ayons déchargé les vélos.

 

Renseignements pris auprès de quelques sympathiques autochtones, nous garons les trois véhicules pour la semaine, dont le Ford de l'ASPTT, devant la cave coopérative...

 

Sans surprise, les premières gouttes froides apparaissent dès les premières collines.

La brume s'en mêle tandis que la température se stabilise autour des 10°.

Je pense après coup à la tête de Kad Merad, aux frontières du grand Nord, lorsqu'il rejoint sa nouvelle affectation.

Cela dure 48 heures, avant qu'enfin le lundi quelques éclaircies apparaissent. Oui, mais désormais je traîne des gerçures fort désagréables. Les gants et les fonds de cuissards sont dans un triste état: lessive obligatoire.

 

Mardi: amélioration notable bien que le brouillard nous accompagne toute la matinée dans le Tonnerrois. Le thermomètre franchit les 20° le lendemain de l'arrivée officielle du solstice d'été.

24/25° les deux jours suivants et un vendredi estival, autour des 30°, pour conclure la randonnée.

 

bourgogne10 y49 

 

            LE PARCOURS.

 

           A la louche, les étapes sont de 125/130 km, sauf la dernière (95 km) puisqu'il faut rentrer sur Marseille en fin d'après-midi. Quant à la dénivelée, nous n'avons pas molli  avec un total de 11500 m.

La facture kilométrique atteint 834.

13 cols gravis mais le mercredi 23 juin, les sorties de VITTEAUX et surtout d'ANTHEUIL dans la vallée de la Seine, nous ont meurtri les cuisses!

 

L'itinéraire débute et finit par les coteaux du Beaujolais.

Quelques notions viticoles.

 

Le Beaujolais « supérieur » se distingue du générique par une richesse alcoolique plus élevée tandis que le Beaujolais « villages » revendique une meilleure qualité due  à la nature du sol et à une taille plus courte des plantations.

 

Le haut de gamme est constitué par neuf AOC:

 

Le Fleurie d'où nous sommes partis et le Chenas sont tendres, avec un robe légère.

Corsés et colorés sont les Brouilly, côtes de Brouilly, Chiroubles, Morgon, Juliénas, Régnié et Moulin à vent.

Il existe des Beaujolais rosés et blancs, qui demeurent des curiosités, sachant que la loi ne reconnaît aucun blanc en AOC.

 

 

Le reste de la Bourgogne inclut les vignobles de l'Yonne ( les divers Chablis dont nous avons pu constater l'étendue considérable); ceux de Côte d'or répartis en Côte de Nuits ( Gevrey-Chambertin, Nuits St Georges, Chambolle-Musigny, Vougeot, Vosne-Romanée etc...) et Côte de Beaune ( Aloxe-Corton, Pommard, Volnay, Meursault, Puligny et Chassagne-Montrachet, Santenay etc...) ; également la Côte Chalonnaise ( Mercurey et Rully entre autres ) et enfin le Mâconnais ( Pouilly-Fuissé et St Véran sont les plus connus ).

 

Avouez que vous vous sentez mieux!!!

En résumé, notre vieux pays n'est pas brillant quant aux dépôts de brevets industriels mais a de quoi murger la planète entière. Si nous importons la majeure partie des machines viti-vinicoles, les grands crus maintiennent la tradition manuelle pour l'essentiel.

 

 

Pour le salut de notre âme, nous avons visité les abbayes de St Père et surtout du Vezelay que les moines ont eu la bonne idée d'édifier ou de faire édifier au sommet d'une redoutable bosse. Ce monument roman du IX ème siècle dont le choeur est gothique est l'un des points de départ des pèlerins voulant rejoindre St Jacques de Compostelle en Galice, comme nous nos amis Janine et Guy. Ici, St Bernard prêcha la deuxième croisade en 1146...je fais confiance au petit Larousse.

 

J'avoue pieusement que nous n'avons fait que longer l'abbaye de Cluny, tout comme les magnifiques Hospices de Beaune mais que Daniel a essuyé un échec en voulant pénétrer dans l'église de Saulieu, pour cause d'heure tardive. La BBF a primé sur le spirituel...nous voilà punis! 

 

Notons pour en terminer avec la géographie que si le Morvan est plutôt montagneux, l'Yonne est faiblement vallonnée et permet la culture extensive des céréales. De nombreux canaux la sillonnent dont les chemins de halage, souvent aménagés en pistes cyclables, encouragent la pratique d'un cyclotourisme bucolique.

Concomitamment il semble que le tourisme fluvial prend de l'ampleur dans le nord et l'est de la France ; tant mieux! 

 

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            L'APPAREIL DIGESTIF. 

 

            Le comité du guide Boulet a décerné le premier prix de la restauration à l'Hostellerie du Centre d'Ancy-le Franc avec quiche aux poireaux, lapin et pudding à la française ( le vrai pudding anglais incluant, nous a-t-on précisé, de la graisse de mouton...).

La salle à manger est somptueuse et les prix de la carte des vins aussi; d'ailleurs le ballon de Chablis nous sera facturé 5,5€.

La maison ne faisant pas dans le pichet roturier, je vous laisse imaginer le long débat quant au choix du carburant! Finalement nous avons bu du Côtes du Rhône et du Bordeaux à 16 €. Quelle honte!

Il n'empêche que l'on ne peut nier la classe de l'établissement.

 

 

En deux je place l'hôtel-restaurant de la Poste à Saulieu, séparé par une rue de l'établissement du célèbre Bernard Loiseau dont la femme a rapidement recouvré ses esprits ( si elle les a perdus un jour? ) à en croire la multitude de bibelots en vente dans sa boutique.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre canard accompagné d'un purée de brocolis, précédé d'une salade de thon aux herbes ( ne me demandez pas lesquelles?) et suivi d'un gâteau au chocolat; le tout arrosé d'un Chardonnay local et d'un Pinot[1] noir itou. Service impeccable dans salle à manger bourgeoise avec une artillerie de vaisselle au point que nous demanderons des trois verres, dans lequel buvons-nous  l'eau? Parfaitement.

 

 

En trois la maison Perreau à Lormes qui a exceptionnellement ouvert son restaurant un dimanche soir. Escargots de Bourgogne et brochettes de volaille au citron confit, arrosés de je ne sais plus quoi mais ce qui est sûr, c'est que nous n'avons pas  « gâché à sec ».

 

 

Quatrième: hôtel-restaurant Les Cultivateurs à Nuits St Georges, non pas que la cuisine soit démente mais c'est toujours mieux que les deux derniers.

Les perruches vivantes tout azimut nous ont donné un concert oral et visuel pendant que nous avalions terrine, volaille et riz sauvage, glace aux framboises, n'est-ce pas Michel; un excellent Hautes Côtes de Nuits faisant glisser le tout.

 

 

L'hôtel-restaurant de la Paix à Tournus et celui du Creusot dont j'ai oublié le nom ont un point commun:

l'art de massacrer une pièce de boeuf à la cuisson ou comment transformer un produit régional ( du Charolais) probablement honnête en un bout de semelle caoutchouteux.  

Le premier se rattrape un peu avec une entrée de Chaource ( fromage de vache assez proche du chèvre, à mon avis ) chaud et salade; le second grâce à des macaronis au basilic comme ceux de mon enfance mais nous n'avons pas oublié la douche/WC unique à l'étage.

A vrai dire Daniel, notre G.O, a dû changer l'étape prévue initialement à Blanzy, pour cause de fermeture d'hôtel me semble-t-il.

C'est pourquoi nous avons atterri dans ce « routier » basique. La serveuse Nîmoise, bien qu'arrivée très tard, a su réchauffer l'atmosphère.

 

 

Un petit mot sur les casse-croûte et les pique-niques du midi.

Nous ne pouvons que remercier chaleureusement le tavernier du café Bacchus à Tramayes, qui non seulement nous a accueilli pendant qu'il tombait des cordes mais nous a également proposé des pots de Beaujolais (45cl) à 2,50€ et le café à 1€.

Qu'il soit béni!

 

Par ailleurs, je dois reconnaître une certaine utilité au camiiiiiiion qui permet de stocker des provisions solides et liquides avant de s'aventurer dans un no man's land.

Denis, notre chef des achats s'en est sorti à merveille; il a même trouvé moyen de nous faire boire du vin de Languedoc en pleine Bourgogne! Sans rancune.

 

Cependant le lundi nous avons dû nous sustenter dans un restaurant de Mailly malgré le beau temps, faute de commerce ouvert. 10€ le repas avec un boeuf bourguignon en plat de résistance, une fameuse crème brûlée maison, petit vin de pays et café compris...serait-ce la tva à 5,5%? Mais ce jeune aubergiste sympathique et efficace ne veut pas de carte bancaire, que du cash mon fils.

 

Quant au reste de la semaine, nous avons pu pique-niquer pour le plus grand bonheur de Daniel : au bord du paisible lac de Marigny l'Eglise, dans le pré devant un étang de St Germain Source de la Seine après avoir dévalisé une épicerie locale, sur le chemin de halage du canal du Centre avant d'attaquer le redoutable et redouté col des Chèvres soit 2,5 km à 8% de moyenne et pour le fun, sous l'auvent d'un bâtiment municipal à Glux en Glenne puisqu'il pleuvait en ce dimanche midi. Ce jour-là,nous avons bu le café dans un agréable resto rustique tenu par une Batave, fort aimable d'ailleurs. Décidément on les voit partout cet an-ci: départ du Tour, Mondial de foot.

A leur propos et en aparté culturel, d'où vient la passion des Pays-Bas pour la couleur orange?

Guillaume 1er de Nassau organisa le soulèvement des Provinces Unies contre l'Espagne (suite de l'empire de Charles Quint) et fonda la dynastie d'Orange-Nassau.

Je charge les nombreux érudits de la section de vérifier s'il y a bien corrélation entre les deux.

 

bourgogne10 jr33 

            EN VRAC

 

            Pour la première fois de ma vie j'ai vu des gendarmes verbaliser des cyclos.

En entrant dans cette bonne et calmissime ville du Creusot, quelle ne fut pas notre surprise de nous faire « aligner » par la maréchaussée pour avoir grillé deux feux et un stop. Bien qu'en uniformes, ils circulaient dans une voiture banalisée les bougres!

Bilan: 90€ pour chacun des trois premiers (Daniel, Jean R. et Jean C.) ; à payer sous trois jours sinon le tarif passe à 135€.

Le quatrième c'était moi, qui s'apprêtait déjà à sortir ses papiers, mais arrivé à ma hauteur le grand blond de la WERMARCHT avec les bottes cirées a fait demi-tour. Sans doute l'angoisse d'avoir à remplir dix P.V. 270€ vite fait bien fait, c'est même inespéré pour eux en cette fin de journée. Même le quartier branché où siège Arselor Mitall est désert.

 

La frayeur de la semaine: à Saulieu Denis s'est mis en tête d'escalader le taureau en métal sculpté par l'ami François Pompon, jusqu'ici inconnu au bataillon. Au moment de figer l'instant pour l'Histoire, notre athlète a glissé des reins de l'animal pour retomber d'abord sur le socle puis sur le trottoir. Les lunettes ont volé mais Denis, après ce saut vrillé de 2,50m s'est relevé sans encombre. Sur le coup j'ai eu peur pour le fémur ou le cubitus mais le lendemain notre radio-reporter roulait comme un cadet.

Ouf!!!                                                

 

 

Petite émotion pour Bernard qui oublie son petit sac à dos lors de la pause café à Vitteaux. Michel lui fait croire que le cafetier s'en est aperçu et qu'il cherche en vain le peloton avec sa voiture... En fait Gérard avait récupéré le sac. Ca soulage, n'est-ce pas Bernard?

En guise de punition, Michel oubliera lui aussi sa sacoche ventrale, à deux reprises me semble-t-il, mais il ne s'est guère étendu sur le sujet.

 

 

Côté crevaison, je n'en ais relevée qu'une seule: celle de Daniel le deuxième jour, à l'avant, mais il pleuvait.

 

 

Enfin comment ne pas évoquer le feuilleton de l'été qui a provoqué de saines rigolades dans nos chambrées.

 

Acte 1: les insultes et le retour d'Anelka.

Acte 2: le refus d'entraînement des Bleus.

Acte 3: l'entretien Bachelot/Domenech/Evra.

Acte 4: la défaite contre le Mexique.

Acte 5: l'élimination directe et le débat à l'Assemblée Nationale le commentaire tragique de JM Larqué: c'est la dernière marche du calvaire. Amen!

 

Il ne manque que la résurrection de Metternich pour entamer les négociations.

 

A bientôt pour de nouvelles aventures, dans les îles cette fois.

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Les 11 guerriers: Daniel le G.O et Michel G. le logisticien

                                Les Jeans          Revertegat  Chapard et Yéghia

                                Denis       Serge     Bernard      Gérard     Yves    Olivier

 

 

 

                                               Le rédacteur.

                                               Van Wervein

 

(Vous pouvez feuilleter l'album Bourgogne 2010. D)

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commentaires

J
<br /> <br /> a vos guides oenologiques, les gars ! Il n'y a pas 9 mais 10 crus du beaujolais, 9 dans le 69, 1 sel dans le 71, je vous les cite géographiquement en partant du sud vers le nord<br /> <br /> <br /> Brouilly<br /> <br /> <br /> Côtes de brouilly<br /> <br /> <br /> Régnier-Durette (c'est le plus récent)<br /> <br /> <br /> Morgon<br /> <br /> <br /> Chiroubles<br /> <br /> <br /> Fleurie<br /> <br /> <br /> Moulin à Vent<br /> <br /> <br /> Chénas<br /> <br /> <br /> Juliénas<br /> <br /> <br /> saint-Amour (71);<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ne vous méprenez pas, je ne suis pas un alcoolique notoire mais un simple amateur de bon vin et de bonne chère qui a eu le plaisir de participer à plusieurs marathons du beaujolais... mais je ne<br /> cours plus, Hélas !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A plus<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> JP<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> L année prochaine certainement la Sardaigne : très bien !<br /> <br /> <br /> En attendant je me suis régalé en Bourgogne cette année ! On ne le dira jamais assez : la France est le plus beau pays du monde . Et puis c'est mon pays , bien que mon nom ne l'indique pas !<br /> Merci encore à Daniel et à tous les participants . Bravo Olivier ! Je suis un fan de tes articles .<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Merci à Olivier pour le récit de notre sortie en Bourgogne. Très bien résumés les sept jours passés dans cette belle région où ça sent bon la France avec les grands crus de Beaujolais et<br /> Bourgogne. Regrettable que nos "minces" revenus ne puissent nous permettre d'y goûter, sinon que modérément. Nous avons également visité de nombreux sites, voir les nombreuses photos de nos<br /> reporters, Jean Revertegat et Yves Ourliac. Les numériques sont souvent sortis de leurs étuis. Les lieux d'hébergement choisis par Daniel Deslandes comme à son habitude étaient au top, du haut de<br /> gamme à un très honorable tarif.<br /> <br /> <br /> Seuls les deux premiers jours sous la pluie et une température plus que fraîche n'étaient pas à la hauteur de cet agréable séjour. Jean Chapard a pu enrichir son palmarès de cols, le collectif<br /> s'est plus que bien comporté, les casse croûte du midi pris le plus souvent en extérieur plus que sympathiques. Une semaine itinérante réussie. Pour 2011 il est prévu de quitter notre hexagone<br /> pour la Sardaigne.<br /> <br /> <br /> A l'an prochain peut être.  <br /> <br /> <br /> <br />
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  • : Puisque nous sommes des cyclotouristes, notre activité est un subtil compromis entre le sport et la convivialité. Donc de la randonnée, petite, grande et très grande, de la culture sans excés et de la bou..., pardon gastronomie, avec excès.
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