Les acteurs :
- 3 septuagénaires ( 1 2 3 )
- 8 sexagénaires ( 3 + 2 + 2 + 1 )
- 4 quinquagénaires (ensemble ! mais pas seuls)
- 1 jeune
- les cochons
- les petites routes tortueuses et parfois très raides
- les cols
- les rayons ksyrium ES noirs
- le camillon
- l'hôtellerie
- la météo
- et la Corse si montagneuse mais si belle
Les étapes :
Samedi 30 mai : Bastia / Cateri (136 km et 2750 m de dénivelée)
Avec le col de Teghime pour sortir de Bastia, nous sommes d'entrée dans le vif du sujet. Cette étape s'avèrera difficile et longue, en raison surtout d'une crevaison... du camion. J'ai beaucoup aimé la petite route confidentielle du col de Bigorno et l'après-midi, la vue sur la baie de Calvi du haut des 1100 m de la bocca di a Battaglia. Je n'ai rien détesté, même si j'ai trouvé (comme tout le monde) les pentes de bocca capanna un peu violentes.
Bonne demi-pension. Temps variable.
Dimanche 31 mai : Cateri / Evisa (125 km et 1950 m de dénivelée)
Une étape de transition qui longe la mer à partir de Calvi jusqu'à la Marine de Porto, mais qui se termine par une arrivée en altitude à Evisa (860 m).
Les rayons ksyrium ES de Thierry n'ont pas du tout aimé le revêtement épouvantable de la route du littoral. Thierry a cassé là son premier rayon.
Je n'ai pas aimé conduire le camion sur cette même route, par ailleurs très étroite, jusqu'à l'entrée de Galeria. Par contre, sur mon vélo, j'ai apprécié pour diverses raisons la montée à Evisa.
Très bonne demi-pension. Temps ensoleillé.
Lundi 1er juin : Evisa / Bastelica (118 km et 2700 m de dénivelée)
Météo hostile toute la journée.
Au soleil, cette étape nous aurait révélé le charme discret de cols méconnus. Là, nous n'avons vu que les difficultés. C'est vrai, quoi, pourquoi faire des efforts sous la pluie ? Et puis, il y a le camion, pourquoi ne pas faire des navettes jusqu'à l'hôtel ? Evidemment, je déconne...
J'ai bien aimé l'arrêt-buffet organisé par Noël à Rezza, dans le restaurant d'une de ses connaissances. J'ai aimé également (toujours pour des raisons diverses) le col de Scalella sous la pluie (1200 m) qui nous a fait basucler sur Bastelica. Je n'ai pas du tout aimé... J'ai donc beaucoup aimé que l'esprit randonneur soit dominant.
Excellente et très chaleureuse demi-pension.
Mardi 2 juin : Bastelica / Bonifacio (141 km et 1850 m de dénivelée)
Encore une étape de transition ! Et la pluie s'est évacuée au fur et à mesure que nous descendions vers le sud en glanant presque sans nous en apercevoir une dizaine de cols pour les "cent cols" sur des routes charmantes.
Mais Thierry cassait son deuxième rayon sur le bitume irréprochable du col St Georges. Le camion a, sur ce coup, montré sa réelle utilité...
Final roulant et bagnoleux, via le lion de Roca Pina.
Demi-pension très moyenne, dans un hôtel trop bien placé dans la ville haute et bruyante.
Mercredi 3 juin : Bonifacio / Solenzara (107 ou 117 km et 2000 m de dénivelée)
Situation très confuse le matin. Il y avait des groupes de cyclos marseillais un peu partout entre Bonifacio, Palombaggia et l'Ospedale et même avec les portables, on avait bien du mal à comprendre ce qui se passait. Cela s'est traduit pour certains par une attente interminable au port de de plaisance de Porto-Vecchio, puis sur le barrage au-dessus d'Ospedale. Tout s'est arrangé le midi dans un boui-boui touristique mais très bienvenu, à une dizaine de kilométres de Zonza, avant d'affronter les raisonnables pentes du col de Bavella.
Une étape majestueuse, hyper-touristique et heureusement plutôt courte, qu'un ami de Henri a fait en partie avec nous.
Demie-pension très correcte, recommandée par la FFCT. Temps parfait. Je ne parlerai plus de la météo, elle ne nous a plus embêté.
Et j'ai trouvé très touchante l'idée de souhaiter avec des bougies l'anniversaire de Jean R.
Jeudi 4 juin : Solenzara / Sto-Pietro-di-Venaco (123 km et 3050 m de dénivelée dans le parcours entier)
Etape "monstrueuse" qui m'a sans doute valu beaucoup d'ennemis temporaires, le matin, sur des routes à nouveau confidentielles mais aux pourcentages assassins. Heureusement, l'après-midi, il y avait les gorges de l'Inseca et, surtout, le col de Sorba (1311 m, point culminant de la randonnée), un col dans l'ensemble forestier, mais qui offre de beaux points de vue sur la mer, avant de déboucher sur les hautes montagnes qui dominent Corte. Dois-je dire que j'adore ce col. Et j'aime aussi beaucoup le détour par le col de Morello. Les 8 km de montée à St-Pierre-de-Venaco m'ont seulement intéressé, j'ai pu assister de près à la bataille des cyclos puissants.
J'ai évidemment détesté la demi-pension à la limite de l'escroquerie.
Vendredi 5 juin : Sto-Pietro-di-Venaco / Bastia (145 km et 2000 m de dénivelée)
Une matinée assez classique sur des départementales qui ressemblent à des chemins vicinaux, histoire d'engranger 3 ou 4 cols supplémentaires. Tranquillité et beauté assurées. Nous avons retrouvé le groupe du parcours direct à Morosaglia (vous connaissez ?), à une heure où je commençais moi-même à avoir faim. Les courses étaient déjà faites. Que demander de mieux ?
L'après-midi, la commission des parcours avait simplifié la cartographie embrouillée du reste du parcours. Deux ont tenu à respecter le parcours initial, moi j'ai suivi la meute, mais mal : il y avait deux routes possibles pour couper et me retrouvant devant, je n'ai pas pris la bonne. Enfin bon, tous mes excellents camarades m'attendaient à l'endroit qui convenait, ce qui m'a evité une chasse épuisante jusqu'à Bastia.
Ah oui, j'ai oublié de le dire, je n'avais pas de portable, l'ayant oublié à la maison. Par contre, j'avais le chargeur.
Je n'ai pas aimé la dizaine de km sur la nationale, ni d'ailleurs sur la route du bord de mer, mais il faut bien rentrer.
Le mot de la fin, comme on dit :
Je suis très content de savoir que la semaine itinérante va continuer, et je suis aussi très conscient que la présence du camion a beaucoup contribué à sa sauvegarde. Donc bon courage et bonne météo à celui qui s'en chargera l'année prochaine. En tant qu'ancien, et même maintenant très ancien de la section, je me permets seulement d'insister pour que l'utilisation du camion soit conforme à l'esprit cyclo. Les semaines itinérantes doivent garder leur spécificité : l'itinérance (mais toujours à vélo) et un certain caractère sportif. Ce dernier point est évidemment très subjectif.